1930 - 1955
1930 À 1943 : Une activité naissante
Jusqu'à présent, l'aéroclub de Nice, aidé par les subventions de la Mairie et du Conseil Général, gérait et entretenait l'aérodrome. Puis en 1934 la mairie a acheté à l'Etat les terrains en s'engageant à maintenir leur vocation aéronautique. En 1935, le conseil municipal adopte le nouveau règlement d'exploitation de l'aérodrome et les tarifs des redevances. Le 3 septembre 1939 le terrain est réquisitionné par l'Armée de l'Air.
L'essentiel des travaux entrepris concerne le nivellement du terrain. Ceux-ci seront interrompus pendant la guerre. Les équipements répondent aux nécessités de l'époque. On recense 2 points d'avitaillement, des hangars destinés aux deux aéroclubs de la ville (l'aéroclub de Nice et l'aéroclub de la Riviera), des appareils météo et télégraphiques… et même un bar-restaurant !
Dès 1928 une liaison postale hebdomadaire vers Marseille est assurée. L'été 1935 une ligne Nice-Bastia est expérimentée. Satisfait des résultats affichés, le transporteur, la compagnie Potez, décide de renouveler l'opération l'été 1936. Mais il se heurtera à l'Etat soucieux de protéger l'activité de la Compagnie Maritime, qui opère sur ce tronçon. Sous la pression, notamment de la Chambre de Commerce et de la Mairie, Potez obtiendra l'autorisation d'ouvrir la ligne en service régulier.
L'aéroport de Nice n'arrive pas à suivre les besoins du trafic et les compagnies se tournent donc vers Cannes : Air France est déjà présente en 1931 sur Paris-Cannes et Londres-Cannes. Ce n'est qu'à partir de 1938 que la compagnie nationale montrera son intérêt pour la plateforme niçoise. Avec l'avènement de ces premières lignes l'aéroclub de Nice décide de créer dès 1925 une école de mécaniciens-avions.
1944 à 1955 : une véritable infrastructure au service du réseau aérien
1944 : construction d'une piste en dur
La seconde guerre mondiale a interrompu l'activité aérienne commerciale de l'aéroport mais elle a permis l'amélioration de l'infrastructure. Ainsi en 1944 une série d'aménagements est prévue.
La longueur de la plateforme est portée à 1600 mètres (au lieu de 750 mètres), une piste en dur d'une longueur de 1350 mètres est construite.
A ses débuts d'exploitation, cette nouvelle piste va surtout servir à l'accueil des militaires américains en permission qui viennent se reposer sur la Côte d'Azur. Le programme mis en place pour faciliter la venue et l'hébergement de ces personnes va réamorcer l'activité touristique de la région.
1945 : Air France ouvre Paris - Nice
En 1945 Air France s'implante sur l'aéroport niçois.
La ligne Nice - Paris, inaugurée le 17 Octobre, est assurée par un Junker 52 qui reliait les deux villes en plus de 5 heures.
Mais le succès est tel que, dès le début de l'année suivante, la compagnie inscrit à son programme deux vols par jour effectués à partir du mois d'avril en DC3 de 21 places. Air France ouvre ensuite plusieurs lignes :
Nice - Bastia - Ajaccio
Nice - Marseille - Montpellier - Toulouse - Bordeaux
Nice - Londres
Nice - Rome à partir de 1948
Nice - Alger
1946 : ouverture à la navigation aérienne publique
En 1946 l'aéroport est ouvert à la circulation aérienne publique, sous le nom de Nice-Le-Var, ce n'est qu'en 1955 que la CCI le baptisera de son nom actuel, Nice Côte d'Azur. Il totalise alors 34 230 passagers. Sa vocation commerciale est reconnue et les premières compagnies étrangères peuvent offrir à leurs passagers une nouvelle destination : Nice. Cette même année SAS ouvre la ligne Stockholm - Copenhague - Genève - Nice, et Sabena une liaison sur Bruxelles. L'arrivée de ces transporteurs va dynamiser le trafic, qui atteint 178 339 passagers en 1949, et rendre nécessaire le développement de lieux d'accueil des passagers.
Une aérogare provisoire est mise en service en 1949, l'année précédente la longueur de la piste avait été portée à 1700 mètres. Cet agrandissement et ce confort supplémentaire vont susciter la venue d'autres compagnies :
KLM crée la ligne Amsterdam - Nice - Rome - Athènes,
Swissair la ligne Genève - Nice - Rome,
British Airways la liaison Londres - Nice - Rome.
1950 : la CCI participe officiellement à la gestion de l'aéroport
En 1950 PAN American Airlines relie Nice à New-York, avec des escales intermédiaires bien sûr.
Jusqu'à présent, la répartition des rôles dans la gestion de l'aéroport était plus ou moins fonction de l'apport financier des différentes entités : le Conseil Général, la Mairie et la Chambre de Commerce.
Les missions étaient assez mal délimitées et chacun finançait une partie des investissements espérant obtenir la gestion de l'aéroport. Mais l'État était encore très présent et ne semblait pas prêt à laisser la plateforme niçoise lui échapper.
À partir de 1950 un arrêté d'occupation temporaire autorise la Chambre de Commerce à contribuer officiellement au fonctionnement de l'aéroport.
1955 : adoption du cahier des charges type définissant les rôles des CCI dans la gestion des aéroports
Mais ce n'est qu'à partir de 1954 qu'elle aura le droit de collecter l'ensemble des redevances pour les inscrire en recettes sur son budget. Le cahier des charges qui définit le cadre dans lequel les CCI deviennent concessionnaires des aéroports est adopté en 1955.
Maintenant, afin de devenir le gestionnaire de l'aéroport de Nice, la CCI doit trouver un accord avec l'État sur la durée de la concession.