1900 - 1929
1900 à 1917 : le temps des pionniers
1901 : les premiers essais du Capitaine Ferber
L'historique de l'aéroport de Nice trouve ses racines grâce à un de ces pionniers, le Capitaine Ferber. Ce militaire, alors âgé de 39 ans, pour s'évader de la grisaille de sa caserne, rêvait de s'envoler pour gagner de grands espaces. Dès 1901 il inventa un planeur, puis un deuxième avec lequel il fera un bond de 50 mètres à Beuil. Mais il lui faut attendre 1903 pour équiper son planeur d'un moteur. Pour ce premier essai il a accroché sa machine volante à une " grue " qui tournait comme un véritable manège. Ferber s'éteindra 6 ans plus tard dans un crash à Boulogne-sur-Mer.
1910 : le meeting aérien
À cette époque les terrains qui bordaient la mer étaient réservés aux militaires et plus loin du rivage se trouvait l'hippodrome de Nice. Dès lors Nice va décider de participer au développement de l'aviation en organisant un meeting aérien en Avril 1910. Ce fut un succès extraordinaire : 100 000 spectateurs venus de partout et réunis 15 jours durant sur le terrain de la Californie pour célébrer l'aviation. Celle-ci en était à ses balbutiements. Mais l'enthousiasme animait déjà les esprits qui avaient encore en mémoire l'exploit de Louis Blériot traversant la Manche un an auparavant.
Les responsables publics et les entreprises locales voulaient saisir cette opportunité pour marquer Nice de cette passion aérienne. Pour cela ils n'avaient pas hésité à investir des sommes colossales. L'attraction de la Riviera avait fait le reste. Le lancement de la création de l'aéroport était donné : il ne s'agissait alors que d'un grand champ où avaient été construits quelques hangars. Malheureusement un mois avant le début du meeting ceux-ci s'effondrèrent, la fragilité du terrain étant mise en cause. Cette euphorie s'arrêtera au commencement de la première guerre mondiale.
1918 à 1929 : vers la réalisation d'un projet aéroportuaire
1918 : essais de services postaux entre Nice et la Corse
À ses débuts, l'aviation a servi au transport du courrier. Dès 1918 un service postal relie le port de Nice et la Corse par hydravion, appareil qui semblait alors porteur d'avenir et vers lequel s'orientaient les recherches de développement.
Cependant cette tentative n'est pas fructueuse et la ligne est rapidement arrêtée. À l'aube des années 20, plus que le développement des lignes, ce sont les " spectacles aériens " qui intéressent davantage la population.
1919 : Auguste Maïcon passe sous le pont du Var
Le pilote Auguste Maïcon est là pour faire vibrer les Niçois. Il avait 18 ans lors du meeting aérien de 1910. Ce fut pour lui une révélation : un an plus tard il obtient son brevet. À bord de son biplan il organise des baptêmes de l'air qui lui permettent d'entretenir son appareil.
Ce jeune homme intrépide est poussé par l'accomplissement d'exploits : il veut faire ce qui n'a encore jamais été réalisé. Il fut le premier en 1912 à remonter le Paillon pour atterrir à Contes. L'année suivante, lors du carnaval, il survola de nuit le corso. Mais le souvenir de Maïcon est surtout associé à ses passages prodigieux sous le pont du Var. Son appareil de 14 mètres d'envergure et 4 mètres de haut passait tout juste sous l'arche de 20 mètres de large et 6 mètres de haut. Il renouvela son exploit à plusieurs reprises, avec le 24 Août 1919 un reporter à ses côtés.
En 1921 il offre aux Niçois un nouveau divertissement : le saut d'un parachutiste devant une foule de 70.000 spectateurs. Maïcon a également marqué l'histoire de la plateforme niçoise en créant une compagnie aérienne de transport à la demande. Même si son caractère difficile l'a empêché de conduire son entreprise sur le chemin du succès, on lui doit d'avoir suscité la transformation du terrain de la Californie en véritable aérodrome. Il s'est éteint dans l'oubli en 1974 à Fréjus.
1925 - 1929 : décision d'aménagement d'un aéroport
Maïcon avait su entretenir la passion de l'aéronautique, le mythe du pilote. Aussi Nice a été le théâtre d'une succession de meetings aériens en 1922, 1930 et 1932, en partie subventionnés par les représentants locaux : le Conseil Général, la Mairie et la Chambre de Commerce.
Le terrain, environ 15 hectares, était alors configuré de la façon suivante : 750 mètres le long de la mer, 70 mètres à l'Est, 240 mètres à l'Ouest avec pour bordure la piste d'entraînement de l'hippodrome, 750 mètres au Nord et une piste en herbe de 700 mètres.
L'aéroclub de Nice avait un hangar abritant quelques appareils et assurait, aidé par la municipalité et le Conseil Général, l'entretien de l'infrastructure.
À l'époque, les aéroports étaient loin de représenter des enjeux majeurs pour le prospérité d'une région. Aussi Conseil Général, Mairie et Chambre de Commerce subventionnaient cette activité tout en étant plus occupés par le développement des autres modes de transport qui répondaient mieux aux besoins de la population. Puis peu à peu le transport aérien s'est imposé : le ministère de l'Air a lancé des projets aboutissant à la création d'aérodromes. Ainsi le site niçois a été officiellement reconnu en 1929. Cette date marque également le début de la gestion des aéroports par les Chambres de Commerce sous forme de concessions avec l'application à l'aéroport de Lyon-Bron.