1975 - 1992

1975 À 1984 : LE GRAND BOND EN AVANT - DOUBLEMENT DE LA SUPERFICIE

1975 à 1978 : le remblayage de la mer
1976 : extension Sud : la capacité de l'aérogare est portée à 4 millions de passagers
1977 : construction du bâtiment administratif (B1)
1978 : 3 millions de passagers
1983 : ouverture de la piste Sud ; 4 millions de passagers

Face à l'explosion de son trafic, l'aéroport souffre de l'étroitesse de sa superficie. La plateforme occupe à l'époque une surface de 200 hectares.
Et combien il est difficile d'envisager de repousser les limites ! Au nord et à l'est se trouve la ville, à l'ouest le Var et au sud la mer. La mer…
La mer… c’est peut-être en elle que reposait l’avenir de l’aéroport, jusqu’à un certain point bien sûr. Des études sont entamées dès 1969 ; elles conduisent à l’élaboration d’un projet très audacieux qui allait lancer le plus grand chantier d’Europe de l’époque.
Il s’agissait de gagner 200 hectares sur la Grande Bleue. Le 24 Décembre 1974 le gouvernement donne son accord pour la réalisation des travaux qui commenceront un an plus tard et qui dureront jusqu’en 1978. 
Le Collet de Crémant, colline située à 10 km de l’aéroport où se trouve actuellement le PAL (Parc d’Activités Logistiques), établissement géré par la CCI, a fourni les 20 millions de mètres cubes de remblais qui allaient être déversés dans la mer à un rythme de 60.000 tonnes par jour. L’espace ainsi gagné est protégé par 1.500 mètres d’enrochement. La superficie de l’aéroport est ainsi portée à 380 hectares. 
La surface prise sur la mer va permettre la construction d'une deuxième piste au Sud. Distante de 480 mètres de la première, elle mesure 3.200 mètres. Même si l'utilisation simultanée des deux pistes n'est pas possible, la capacité d'accueil des mouvements des avions est augmentée. 

En effet, les pistes peuvent fonctionner en décalé, à savoir qu'un avion peut débuter son atterrissage alors qu'un autre appareil est en phase finale de décollage, ou inversement. De plus, cette piste a permis de réduire les nuisances sonores subies par les riverains de l'aéroport.  
Parallèlement à ce gigantesque chantier, en 1976, l'aérogare est à nouveau agrandie, côté sud (salles d'embarquement), et sa capacité est désormais de 4 millions de passagers. L'aéroport de Nice est pris dans l'engrenage des extensions : au fur et à mesure de son agrandissement, les passagers arrivent, toujours plus vite et toujours plus nombreux.

En 1978, l'aéroport célèbre son 3 millionième passager. Cette activité sans cesse croissante nécessite des moyens humains toujours plus importants : personnel de la CCI, des administrations, des compagnies aériennes…
Aussi un nouveau bâtiment administratif est construit en 1977, le B1, le long de la route du bord de mer face à l'aéroport.

1985 À 1992 : LES NOUVEAUX TERMINAUX - PLUS D'ESPACE POUR PLUS DE PASSAGERS

1985 à 1987 : construction d'un nouveau terminal, le T2
1988 : 5 millions de passagers
1989 à 1992 : début du réaménagement du terminal existant, le T1

L'aérogare, malgré ses extensions successives, n'arrive plus à recevoir les passagers toujours plus nombreux à fréquenter l'aéroport Nice Côte d'Azur.
En effet, même si les taux de croissance ne sont plus aussi spectaculaires, ils avoisinent les 10%, ce qui, comparé à la tendance générale de 3 à 4%, reste plus qu'honorable. Le projet d'un deuxième terminal a été adopté en 1981.
L'objectif était d'y regrouper les vols d'AIR FRANCE et d'AIR INTER dont le réseau national générait 66% du trafic de l'aéroport. La maîtrise d'œuvre de cette réalisation a été confiée à Aéroports de Paris (ADP) et les travaux ont débuté en 1985.

La nouvelle aérogare a été inaugurée le 22 Mai 1987, alors qu'en 1986 l'aéroport est devenu le deuxième de France, après Paris. Elle a coûté 320 millions de francs financés à 80% par la CCI.
Cette nouvelle installation se voulait très fonctionnelle et lumineuse :
La séparation des arrivées et des départs, cheminements simplifiés, ouverture sur l'extérieur et clarté grâce aux baies vitrées, à la verrière sur le toit…
Le passager aérien, souvent un peu anxieux avant un vol, devait pouvoir oublier toutes ses appréhensions. Ce choix architectural a donné naissance à un hall de départs de 4.500 m2 sans un seul pilier. Dans la même idée, les 3 passerelles qui équipent le terminal sont vitrées permettant ainsi aux passagers de goûter, dès leur arrivée, aux plaisirs de la Côte d'Azur.
Déjà étaient planifiées les extensions à venir. Ainsi, l'aérogare telle qu'elle avait été pensée, prévoyait la possibilité de deux agrandissements, la livraison d'un de ces modules étant prévue pour Juin 2002.

À titre anecdotique, si vous avez l'occasion d'aller sur l'île de HAINAN (République Populaire de Chine) vous pourrez voir la copie conforme du terminal 2 de l'aéroport de Nice. À partir de 1990 il est devenu pressant de réaménager le terminal 1 qui n'était plus adapté aux besoins du trafic, aussi bien du point de vue de la surface que de la qualité.
 Le premier changement concerne la réalisation d'une toiture, œuvre de la société EIFFEL, sur le terminal existant, et ce sans interrompre l'exploitation de l'aérogare.
Dans un deuxième temps une redéfinition intégrale des installations intérieures a été opérée. En particulier 6 passerelles ont été mises en place, des salons club offerts aux passagers, des zones d'enregistrement et d'embarquement plus vastes. Au total la capacité théorique est passée de 3,5 millions à 5 millions de passagers. Le chantier s'est poursuivi jusqu'en 1999.
Enfin, en Novembre 1991, une gare de fret répondant aux exigences modernes offre aux professionnels une capacité de traitement de 30.000 tonnes. 

Concernant l'activité des compagnies aériennes, la ligne Nice - Paris est la première radiale française à être ouverte à la concurrence en 1991. AIR FRANCE et AIR INTER doivent alors composer avec la compagnie AIR LIBERTE- MINERVE. Cette compagnie proposait à ses débuts 3 vols quotidiens contre plus de 20 pour les compagnies nationales.